Sauve qui peut (la vie)

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Propos de Nathalie Baye :

« Je ne garde que de bons souvenirs de ce tournage. J'étais Denise, la femme à vélo, inspirée d'Anne-Marie Miéville, la compagne du cinéaste. Peut-être que d'être tout le temps en train de pédaler et de disparaître du champ avait un effet euphorique. D'autant que Jean-Luc nous disait de pratiquer. "Si tu étais une actrice sérieuse, tu arriverais de ton hôtel au plateau en vélo." Il y a aussi la manière dont Jean-Luc procédait, qui donnait l'impression que tout était possible. Il inventait son programme du jour, très simplement. Un matin, je lui dis que j'aime les éléphants et que, d'ailleurs, j'ai rêvé d'éléphants. Le lendemain, il m'avait écrit une scène avec l'un d'eux. Et on obtient l'autorisation d'aller répéter au cirque Knie, un cirque suisse très réputé. L'éléphant est excellent ! On le promène sur les collines où je fais de la bicyclette. L'idée était que je le croise par hasard sur mon chemin et qu'il barrisse sur mon passage. De cette scène, qui n'a pas été incluse au montage, il ne me reste qu'un Polaroid. Et un sentiment de liberté. Je me souviens aussi du passage où l'on se battait avec Jacques Dutronc. C'était filmé au ralenti, si bien qu'on avait le sentiment de s'embrasser. »
Source : ELLE n°3173, 23 octobre 2006.

« Jean-Luc est venu chez moi. Pas pour parler du film. Pour m'observer, voir comment je fonctionnais. Pendant ce temps, il prenait des notes. C'était l'époque où ils se faisaient la gueule avec Truffaut. Mais il ne m'a jamais parlé de lui. Ni en bien ni en mal. François, lui, m'appelait toujours pour me demander comment se passait le tournage de Sauve qui peut..., si j'étais heureuse, etc. Godard m'avait fait venir avant Huppert et Dutronc parce qu'il voulait que je fasse du vélo. Quarante kilomètres dans les montagnes suisses ! Évidemment, j'ai refusé. Du coup, les premiers jours, je ne faisais rien, pas plus que lui ou personne d'autre. À force, je me suis ramollie, j'ai pris le rythme suisse... À ce moment-là, il a considéré que j'étais prête à tourner. Parfois, on était quatre sur le plateau : lui, un chef op, un type pour le son, et moi. Ainsi, il avait toute latitude : si la lumière ne lui plaisait pas, on changeait d'endroit. Ou on rentrait. C'est un être assez tyrannique qui lance des piques terriblement désobligeantes avec douceur. Mais bon, je n'ai jamais vraiment eu de problèmes puisque j'ai re-tourné avec lui. »
Source : PREMIÈRE n°263, février 1999.