Article paru dans Sofilm n°55, en novembre 2017

(Le site du magazine Sofilm)


Nathalie BAYE
«Jouer c'est un anesthésiant »

Godard ? "Plus gentil et tendre qu'on ne l'imagine". Pialat ? "Un ange !" Avec son flegme éternel, Nathalie Baye a traversé en tant que comédienne discrète et décisive une grande partie de ce que le cinema français a compté de meilleur. À l'affiche ce mois-ci en matriarche paysanne pendant la Première Guerre mondiale dans Les Gardiennes de Xavier Beauvois, elle a accepté de fendre un peu son sourire de légende. Au programme, ses années de formation à la dure par une prof de danse russe, Claude Brasseur en slip, une mystérieuse admiratrice néo-zélandaise qui lui tricote des chaussettes. Mais aussi sa vision d'un métier qu'il faut "avoir le talent de vivre" sans trop déborder du cadre.

Par Raphaël Clairefond et Fernando Ganzo.

 

On est en plein scandale Weinstein... Est-ce que ce genre de choses vous est déjà arrivé au cours de votre carrière ?
Une fois, je ne citerai pas le nom, un réalisateur m'avait donné rendez-vous et je l'avais trouvé un peu... glauque. Ça n'a pas duré longtemps, mais il était glauque dans les mots, dans sa façon de me regarder... Autrement, je ne me suis jamais retrouvée dans une situation comme ça. Après, il y a des réalisateurs qui tombent amoureux de leur actrice et qui lui font bien comprendre pendant le tournage, mais gentiment. Ce sont des réalisateurs que j'aimais beaucoup mais je n'ai jamais eu d'histoire avec eux.

Les Gardiennes, c'est votre troisième collaboration avec Beauvois, vous commencez à bien le connaître...
Ah oui, parce qu'en dehors du plaisir qu'on a à travailler ensemble, c'est devenu aussi un ami. On arrive à dissocier les choses. Parfois je vais le voir à la campagne, là où il habite et on ne parle pas de cinéma. C'est quelqu'un que je trouve très attachant, intelligent, d'une sensibilité difficile à canaliser et d'une immense fragilité aussi.


Ce qui frappe, c'est qu'on dirait que ses films ne lui ressemblent pas, qu'il ya un écart entre le ton très sobre, voire sombre de ses films et sa personnalité haute en couleur...
C'est très juste, même si le ton d'un film à l'autre est très différent aussi. En réalité, il y a un point commun entre lui et ses films, c'est l'humanisme. C'est un écorché vif, mais aussi et surtout un humaniste. Il aime les gens, on l'entend très rarement dire du mal de quelqu'un. Profondément, il a de la bienveillance. En tant que cinéaste,je trouve qu'il a un sens du cadre incroyable. Moi j'ai pris conscience de l'importance du cadre avec Godard et lui. Je me souviens dans Nord, il y en a un qui m'a éblouie, c'est quand il va voir son père mort à la morgue. On voit un rideau, on sent que le corps est là, mais seuls les pieds sortent du rideau et le fils se tient à côté. Ça dure assez longtemps et c'est exceptionnel. On voit tout, on comprend tout, on ressent tout. Ça raconte tout avec une grande pudeur et ça révèle beaucoup Beauvois.

Niveau préparation, pour Le Petit Lieutenant, vous avez été à des réunions des Alcooliques anonymes...
Oui, j'ai trouvé ça magnifique cette solidarité entre des gens qui ont le même problème et qui le partagent. Et c'est la seule chose qui marche vraiment. J'étais très au courant des réunions parce qu'avant de tourner Les Sentiments, de Noémie Lvovsky, elle m'avait dit de lire le livre de Joseph Kessel sur les AA. (Avec les Alcooliques anonymes, ndlr). Kessel était sorti de l'alcool grâce à ces réunions et il explique comment ça a été créé. Je me disais : « Oh elle m'emmerde, je connais les alcoolos, c'est apas la peine... » Mais j'avais fini par le lire. Et puis, je suis aussi restée dans un commissariat du XIème pendant un moment, j`ai pris des cours de tir... Inutile de vous dire que je n`avais jamais eu un flingue sur moi dans mon pantalon. Dans le commissariat il y avait des hommes et des femmes chez les chefs de groupe et il y en avait une qui s'occupait du quartier chinois, une petite bonne femme très fine et très féminine. Les femmes qui évoluent dans un milieu d'hommes ont souvent besoin de marquer leur féminité en fait pour ne pas disparaître.

Est-ce que c'est vrai que pour préparer votre rôle dans La Balance, des flics vous avaient aussi emmenée voir des prostituées ?
Oui, on avait notamment vu une fille qui est restée dans ma mémoire. Elle travaillait dans une bagnole avenue Foch, je crois. Quand on descend, il y a une place avec plusieurs endroits différents, c'est une organisation invraisemblable : là pour les hommes, là pour les pipes... Et elle était dans sa voiture, une Porsche peut-être, et elle était sans âge. Elle pouvait avoir 30 ans comme elle pouvait en avoir 50. Elle buvait du Ricard pur et elle faisait entre 25 et 35 pipes par jour, un truc comme ça. Ils avaient monté une confrontation avec la police dans un petit drugstore à Neuilly, on m'avait grimée pour que je passe pour une stagiaire... Mais il faut veiller à ne pas tomber dans le voyeurisme, parce que c'est très humiliant pour la personne, ce type de démarches, même si en réalité ça m'a beaucoup touchée.

Ce tournage reste particulier pour vous, puisque vous veniez tout juste de vous séparer de votre compagnon, l'acteur Philippe Léotard. Comment vous avez géré ça ?
Bob Swaim (le réalisateur, ndlr) m'avait dit : « Il y a Philippe, ça t'ennuie pas ? » J'ai dit : « Moi ça ne m'ennuie pas, c'est lui que ça peut ennuyer. » J'ai fait plusieurs films avec Philippe et on est restés proches, je l'ai accompagné jusqu'au bout. En réalité, c'est presque le tournage où ça s'est le mieux passé parce que c'était difficile de jouer avec lui. Philippe, c'était quelqu'un de très fragile aussi, donc il y avait des jours avec et des jours sans. Sur La Gueule ouverte, Pialat était très rude avec lui et ça me rendait très malheureuse.

Son rapport à la drogue était de notoriété publique. Quand on est proche de quelqu'un comme ça, est-ce qu'on l'accepte, est-ce qu'on essaie de lutter ?
J'étais très jeune et très ignorante, mes parents ne buvaient pas donc je ne savais pas ce que c'était que l'addiction quand j'ai connu Philippe. Je ne suis jamais tombée là-dedans et j'ai découvert ça bien après. Parfois on me le disait et je répondais : « Mais non, c'est pas possible. » Philippe avait une santé tellement hallucinante qu'il pouvait boire une bouteille de gin et une bouteille de peppermint dans la nuit et il n'était pas ivre. Il était toujours en forme, mais il prenait des amphétamines et des machins... Donc je ne me rendais compte de rien.

Vous avez souvent raconté que vous avez découvert ce qu'était le cinéma sur le tournage de La Nuit américaine. Est-ce qu'avec le recul vous diriez que vous étiez très naïve à l'époque dans ce milieu ?
Je ne dirais pas que j'étais naïve ou en tout cas pas plus que d'autres. Moi mon ambition, ce n'était pas de devenir connue, c'était de faire quelque chose que j'aime et d'en vivre. Parce que mes parents avaient choisi la peinture et ils n'arrivaient pas à en vivre. C'est ça qui les a fait se déchirer, ce qui a fait que c'était diffcile, etc. Mes parents m'ont donné de l'affection mais ce n'était pas des parents « câlins », ils m'ont laissée très libre.

lls ont suivi votre carrière de près, vos parents ?
Je n'ai jamais eu de compliments de mon père, à part un, trois-quatre ans avant sa mort, pour Le Petit Lieutenant. Et jamais de ma mère. C'est horrible à dire, mais il y avait sûrement un problème de jalousie. Je les respecte beaucoup et je les aime mais il y a quelque chose qui a certainement été douloureux pour eux. Le besoin de reconnaissance... On en a tous besoin. Je peux vous dire, ça vous marque à vie, je m'en suis rendu compte très tard et je crois que c'est pour ça que je n'ai jamais eu la grosse téte.

C'est aussi la danse qui vous a inculqué une certaine humilité et une discipline...
Oui, comme je n'étais pas scolaire et que j'étais en plus dyslexique, mes parents m'ont permis d'entrer dans une école de danse professionnelle à 14 ans et de fil en aiguille, un jour j'ai accompagné une copine à un cours de théâtre et j'ai découvert le plaisir de jouer. Mais, pour ce qui est du travail, quand on vient de la danse, avec la rigueur et la violence que ça représente, on est structuré pour la vie. C'est des fondations qui se font douloureusement mais une fois qu'elles sont là, elles sont là.

Cette professeure de danse russe, Marike Bresobasova, qui était-elle exactement ? La rigueur dans le travail avec elle, ça se traduit comment ?
D'abord, j'ai commencé la danse très jeune et j'ai toujours travaillé avec des Russes. À l'époque, c'était les meilleurs, ils avaient été formés à la cravache. J'avais commencé au studio Wacker, place Clichy, un endroit qui n'existe plus. J'étais avec une toute petite dame (Olga Preobrajenska, ndlr) qui était aussi puissante de voix et de caractère qu'elle était fragile physiquement. On aurait dit un petit santon, elle était minuscule. On ne nous passait rien, à cette époque on n'était pas dans la psychologie comme on est maintenant. Après, je suis rentrée à l'école de danse à Monaco avec Marike, qui était une peau de vache pas possible et en même temps une grande professeure, parce qu'il y avait quand même Noureev qui venait régulièrement travailler sa barre avec nous, c'était pas rien. De temps en temps, il y avait des curieux qui demandaient à voir la classe comme spectateurs, elle acceptait deux ou trois personnes, souvent des gens un peu importants. Il suffisait qu'il y en ait un pour qu'elle vous humilie en disant : « Regarde t'es moche, tu ne feras jamais rien... », etc. On l'entendait, on la subissait et on fermait notre gueule. Donc, quand mon agent Serge Rousseau me disait : « Tu sais, après Truffaut, Pialat, c'est plus dur », moi, je trouvais que c'était un ange, Pialat. À côté de ces gens-là, c'était un agneau.

Avec Godard, ce n'est pas facile non plus...
Godard, je n'ai jamais trouvé ça difficile. Il est beaucoup plus gentil et tendre qu'on ne le croit. Bon, c'est vrai que je me souviens avec Bruno Nuytten sur Détective, subitement il a été très désagréable. Avec Claude Brasseur aussi, il a été d'une violence... C'était horrible. De temps en temps, il pouvait être très humiliant. Notamment dans une scène avec moi, où il était censé être à poil, avec une chemise ouverte. Claude avait mis un slip et il lui a fait enlever le slip. Pour ses cheveux, il ne voulait pas qu'on voie son problème de calvitie débutante mais Godard les lui a mis comme une toile d'araignée sur la téte... Il lui a dit aussi des choses très désobligeantes : « T'en fais trop, t'as fait trop de mauvais films donc t'as pris des tics, etc. » C'était terrible et très pénible, très douloureux pour Claude. Résultat, il est éblouissant dans la scène. Après, est-ce qu'il avait besoin de ça pour l'être, je nien sais rien...

Et avec Johnny, il pouvait se comporter de la même manière ?
Non, non, il était très gentil avec Johnny. Johnny était comme un enfant avec lui, très malléable, à l'écoute... Souvent avec Godard, autant sur Sauve qui peut (la vie) que Détective, on devait commencer le tournage le mardi 2, le matin. Donc on arrivait tous à l'hôtel et on nous disait : « Aujourd'hui on ne va pas tourner parce que Jean-Luc n'a pas envie de tourner. » Alors on revenait le mercredi 3, on se préparait au maquillage et puis non, toujours rien. On commençait le 7 ou le 8... Donc, histoire de rassurer Johnny j'ai dû lui dire : « T'inquiète pas, c'était déjà comme ça sur Sauve quipeut (la vie) ! »

L'image qui reste de vous dans Sauve qui peut (la vie), c'est quand vous êtes à bicyclette avec les arrêts sur image...
Sur Sauve qui peut (la vie) ça nous arrivait parfois de tourner à 25-30 km de Lausanne où on habitait. Entre notre lieu de résidence et le lieu du tournage on passait de zéro à je ne sais plus combien d'altitude. Ça montait très haut. Et Jean-Luc me disait à chaque fois (imitant sa voix nasillarde) : « Tu vois, si tu étais une actrice professionnelle, tu viendrais en vélo sur le tournage...  » Oui, enfin, il aurait quand même fallu que je parte à 3 ou 4 heures du matin !

Vous pensez que Johnny aurait pu faire plus de films ?
Oui, il aurait pu, mais quand on est un personnage aussi connu, reconnu, star et chanteur comme ça, c'est très difficile d'avoir du crédit, c'est un peu un handicap. Johnny Hallyday, c'est la tour Eiffel quand même en France. Après comme il dit, « être connu, ça fait partie du métier » ; il n'en fait pas un fromage. C'est la personne la plus simple que je connais. S'il vit aux États-Unis majoritairement c'est aussi parce qu'il est plus peinard là-bas qu'ici. En France, il suffit qu'il arrive n'importe où et c'est le bordel.

Un acteur avec qui vous avez l'air d'entretenir une réelle amitié, c'est Depardieu. Ça remonte à vos débuts, au théâtre, c'est ça ?
Oui, on jouait ensemble quand il était inconnu au bataillon et moi encore plus. C'était une pièce très, très moyenne qui s'appelait Galapagos au théâtre de la Madeleine, avec Bernard Blier. Gérard était malin comme un singe et il s'est mis Bernard dans la poche assez vite, mais avec moi, quand j'avais des fous rires... ll me disait : « Un fou rire : tableau de service. Au bout de trois tableaux de service, t'es virée.  » Plus tard, j'ai habité dans l'appartement dans lequel Gérard avait vécu avec sa femme. Il y avait été très heureux, donc il passait souvent me voir... Un jour, j'étais dans une séparation amoureuse et pour me changer les idées, il m'avait emmenée faire le tour du périph' en moto. Effectivement, j'ai cru que j'allais crever donc ça m'a bien changé les idées.

Vous avez l'impression que les jeunes actrices aujourd'hui construisent leur carrière de la même manière que vous ?
Non, parce que le métier est très différent. Déjà, on s'aperçoit que pour avoir des couvertures de magazines, c'est bien d'avoir fait un bon film, mais comme les journaux marchent de moins en moins, il faut de la pub et les annonceurs ont des égéries, et si on ne prend pas les égéries pour les couvertures, bah on n'a plus d'annonce (sic)... Ça modifie tout. Entre le travail d'actrice et la médiatisation qui a pris une telle importance, tout ça se mélange beaucoup. Elles sont souvent sur-entourées, avec des attachées de presse en plus de l'agent, etc. Et ce n'est pas forcément plus facile dans une époque « Kleenex » où on prend et on jette si ça ne marche pas. J'en ai vu qui sont parties comme des fusées il y a dix-quinze ans et puis qui sont retombées... Dans ma génération, une fois qu'on sortait du lot, on était installée avec des bases bien plus solides. À mon sens, la chose la plus importante, c'est le talent de vivre ce métier. Je connais beaucoup de gens qui ont du talent, qui travaillent, mais qui ne savent pas vivre ce métier. Quand ça marche ils se la pètent, quand ça ne marche pas, ils s'écroulent.

Flancher sur un tournage, c'est quelque chose qui vous est déjà arrivé ?
Ça m'est arrivé de tourner dans des conditions où je n'étais pas au top, soit j'avais de la fièvre ou quelque chose dans ma vie difficile à gérer, mais ça ne m'a jamais empêchée d'assurer. Suivant la fameuse discipline à laquelle j'ai été formée : « Les bobos, on verra ça plus tard. » Jouer, c'est un anesthésiant, un paratonnerre. C'est quelque chose d'assez inexplicable. Je me souviens que Michel Serrault, quand il a perdu sa fille, il jouait La Cage aux folles et il n'a pas arrêté une seule fois. Et il m'a dit : « Heureusement que j'ai fait ça, autrement je n'y aurais pas survécu. »

Pourquoi on ne vous a pas proposé plus de projets américains ?
On m'en a proposé, mais beaucoup de choses ne valaient pas le coup. J'essaie d'avoir une exigence dans mon propre pays, donc je ne vois pas pourquoi j'accepterais des pseudo-daubes aux États-Unis sous prétexte que c'est américain. Comme je suis très privilégiée ici, je dirais que je n'ai pas le rêve americain.

Il y a quand même eu ce rôle dans le Spielberg, Attrape-moi si tu peux...
Ça, j'étais ravie de le faire. Sur le plateau, Spielberg voulait tourner comme le personnage vivait : très, très, très vite et sans faire de répétitions. Ce qui n'était pas facile pour moi, étant donné que je ne tournais pas dans ma langue, je ne connaissais personne... Et ce n'est quand même pas rien de se retrouver subitement entre Tom Hanks, Leo DiCaprio et Christopher Walken. Après, Spielberg, il est comme les autres réalisateurs : il y a des moments où il est hyper speed il sait exactement ce qu'il veut, d'autres où il ne sait pas où mettre la caméra et il cherche... Quand il est content d'une scène, il ne le cache pas, il vous prend dans les bras, vous recevez un cadeau le soir à votre hôtel... J'ai eu des appareils photo, des machins... Il est dément quoi. Un jour, en même temps qu'il était en train de régler toute une scène je le vois, le bras levé, en train de regarder un truc sur son portable. Moi : « Mais qu'est-ce que tu fais avec ton téléphone ? » Il me dit : « C'est ma série préférée, je peux pas la rater ! »

Vous avez des fans un peu partout dans le monde. Il y en a de particulièrement acharnés ?
Il y en a une en Nouvelle-Zélande, elle a dû commencer il y a quinze ans environ. À Noël ou pour mon anniversaire, je ne me souviens plus, elle me tricotait des chaussettes exceptionnelles en jacquard, de couleurs différentes. Vous ne pouvez pas imaginer, quand je les mets, tout le monde me dit : « Mais où t'as acheté ça ? C'est du Hermès ? » Et elle m'écrivait des lettres merveilleuses, alors j'ai commencé à communiquer avec elle par mail, elle est venue en France, je l'ai rencontrée et la dernière fois, elle a habité chez moi, dans le studio adjacent à mon appartement. Je l'ai même fait venir dans ma maison en Charente-Maritime. C'est une femme incroyable.

Il y a un truc qui revient beaucoup quand on parle du cinéma français auiourd'hui, c'est qu'on ne comprencl pas ce que disent les acteurs. C'est quelque chose que vous ressentez aussi ?
C'est vrai qu'il y en a certains, je ne citerai pas de nom, mais on ne comprend pas grand-chose. Quand on sent la technique, c'est insupportable, mais la technique il faut la dépasser pour arriver à chuchoter et qu'on vous entende quand même. De temps en temps, je tourne avec des acteurs, et je ne comprends pas ce qu'ils disent. C'est un peu chiant alors je leur dis. Je leur montre même parfois le coup du crayon, le B.A.-BA. On tient un crayon entre les dents et on dit son texte... ll y a du travail, quoi !