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Propos
de Nathalie Baye :
« Godard
avait projeté de faire un film avec Claude Brasseur
et moi. Comment Johnny [Hallyday] est entré dans
la distribution ? Ça venait un peu de moi, c'est
sûr ! Je pense aussi que c'est Alain Sarde qui,
en bon producteur, s'est dit que ce serait une bonne idée.
Tournage totalement ahurissant ! Le film qu'il aurait
fallu faire, c'était sur le tournage.
Chaque matin, maquillage à l'hôtel PLM Saint-Lazare.
Dans la même pièce, on avait Léaud qui
arrivait dans un état si... particulier qu'il fallait
le mettre sous la douche, Alain Cuny empreint de Paul Claudel,
Stéphane Ferrara qui descendait du ring, Johnny qui
ne comprenait pas ce qu'il faisait là et Brasseur
sur qui Godard s'acharnait continuellement. C'était
sa tête de turc. Truffaut me disait que chaque metteur
en scène a la sienne sur un plateau. Quelqu'un à
détester, pour avoir une espèce de soupape.
Le tout, c'est de le savoir. Et de décoder.
Je ne me doutais pas qu'il y aurait toute cette médiatisation
autour de Johnny. On oubliait l'actrice et on ne pensait
plus qu'à la "femme de Johnny". Je n'étais
plus qu'un personnage de magazines people. Je m'en suis
sortie par le théâtre. De toute façon,
toutes les carrières connaissent après de
grands succès des passages à vide, des périodes
de purgatoire. La mienne aurait été insupportable
si je n'avais fait que du cinéma. »
Source : PREMIÈRE n°263, février 1999.
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